PNA Gypaète

Gypaète barbu, un grand vautour emblématique

Gypaète barbu, un grand vautour emblématique

Le Gypaète barbu est grand vautour emblématique présent sur le territoire français, dans les Pyrénées, dans les Alpes et en Corse. C'est l'un des plus grands rapaces européens.

Son envergure peut atteindre 3 m chez les plus grands individus et peser de 5 à 7 kg.

Le gypaète doit le qualificatif de barbu car il présente une touffe de plumes qui fait saillie sous son bec.

Les juvéniles et les immatures sont brun. Le plumage évolue par des mues régulières. Vers 5 et 6 ans que le gypaète obtiendra son plumage d'adulte de couleur gris ardoisé aux ailes et blanc orangé pour la tête, le cou et le ventre. Ce plumage ne permet pas de le confondre avec les autres vautours.

La teinte orangée provient des bains de boue pris dans des sources d'eau ferrugineuses qui chargent le plumage en oxyde de fer et appliquent cette pigmentation rouille.

Son iris, de couleur paille, est entouré d'un cercle orbital rouge. Les femelles sont généralement plus colorées que les mâles. 

En vol, ses ailes étroites et pointues et sa longue queue cunéiforme, en forme de coin, lui donnent une silhouette svelte et élancée faisant penser à un immense faucon, notamment quand il pique vers le sol.

Tout comme les charognards, les gypaètes consomment des cadavres d'ongulés sauvages (sangliers, mouflons, chamois, chevreuils, bouquetins, cerfs…) ou des troupeaux domestiques (moutons, brebis, vaches…).

Lorsque les os sont encore reliés les uns aux autres ou trop gros pour être avalés, le gypaète s'envole avec et laisse tomber l'ensemble de quelques mètres à plusieurs dizaines de mètres de hauteur sur un éboulis rocheux, d'où son « surnom de casseur d'os ». Le gypaète a aussi la capacité d'ingérer des os très longs. Il évacue les poils et les onglons (étui corné protecteur et amortisseur qui recouvre la dernière phalange des ongulés) qu'il ne peut digérer sous la forme de pelotes de réjections.

Le gypaète barbu atteint l'âge de la maturité sexuelle à 7 ou 8 ans. La formation du couple peut débuter bien avant. Plusieurs années peuvent se passer avant qu'un jeune soit élevé avec succès.

Les couples cherchent un emplacement pour nicher dès octobre-novembre et bâtissent leur nid dans des anfractuosités de falaises peu accessibles et à l'abri des intempéries. La ponte a lieu entre fin décembre et début mars. La femelle dépose un ou deux œufs. En général, le poussin le plus faible périt, ne laissant que l'oisillon le plus résistant. Nourri de proies et d'os, le survivant quitte le nid au bout de 4 mois mais dépendra de ses parents pour la nourriture pendant près d'un an.

Sa préservation

Le Gypaète barbu est particulièrement sensible à la perturbation sa zone de reproduction par les activités humaines, notamment celles occasionnant des dérangements visuels et sonores ou, comme en Corse, à la fragmentation, à l'isolement de ses populations et à la diminution de ses ressources alimentaires.

Les activités humaines, notamment les plus bruyantes (survol aérien, chasse, travaux) même loin du nid, mais aussi les activités comme les travaux mécaniques bruyants, les randonneurs, les skieurs hors-pistes, les escaladeurs, le vol libre et le parapente proches du site de nidification, sont autant de menaces qui ont pour conséquences des dépense énergétiques suite à des envol intempestifs, une réduction du temps d'alimentation, un perte de condition physique, une augmentation de la prédation et qui peuvent influer sur la reproduction, principalement sur l'abandon du nid.

Les aménagements et l'extension des activités humaines ont profondément modifié le milieu naturel et bouleversé l'équilibre des écosystèmes montagnards. Ceci a un impact sur l'ensemble du monde du vivant jusqu'au Gypaète barbu, situé au sommet de la chaîne alimentaire et dont la présence implique celle de vastes étendues de reliefs, de pâturages et de nature préservée.

D'autres, facteurs agissent directement sur le taux de mortalité ceux sont : le poison ou les intoxications, les collisions sur les câbles de remontées contre les lignes électriques ou les électrocutions contre celles-ci et qui affectent indifféremment les gypaètes barbus adultes et les jeunes. 

Alors qu'elle n'a jamais quitté les Pyrénées, le retour de l'espèce dans les Alpes, fait suite à un programme de réintroduction depuis 1986. Ses faibles effectifs, les nombreuses pressions pesant sur l'espèce et sa réinstallation encore récente dans le massif alpin expliquent son classement dans la catégorie "En danger".

L'avenir du Gypaète barbu en France reste étroitement lié à la poursuite des actions de conservation engagées. C'est pourquoi, cette espèce bénéficie d'un plan national d'actions (PNA), politique du Ministère de la Transition Écologique, pour mener des actions de protection et de suivi pour les espèces les plus en danger.

Parmi celles-ci, il est de préserver leur tranquillité pendant la reproduction, qui courre d'octobre de l'année n à août de l'année n+1, en faisant connaitre les Zones de Sensibilité Majeur (ZSM) aux pratiquants d'activités de pleine nature ou aux socioprofessionnels.

Au sein de la ZSM, on distingue : 

- la zone cœur, de plus ou moins quelques centaines de mètres autour des nids, en fonction de l'utilisation du site par les oiseaux et de sa configuration géographique, dans laquelle il est demandé de ne pas avoir d'activités humaines potentiellement perturbatrices.

- une zone dite périphérique (ou tampon) de 300 à 700 mètres autour des nids, où les activités douces sont possibles.

Ces ZSM, cœurs ou périphériques, sont actives ou non, en fonction de la période de l'année, du choix des sites de nidification et du statut de la reproduction.

Grâce à l'outil GEOMATIKA piloté par le Ministère de la Transition Écologique, les associations de pratiquants et les socioprofessionnels peuvent prendre en compte dans leurs activté ces zones en fonction de leur activation et leur désactivation.

Une ZSM, quésaco ?


https://youtu.be/uXTDQtszhGc